Reproduction photographique imprimée de Eliezer Ben Yehuda
Objet musée
Numéro d'inventaire : 18779
Titre : Reproduction photographique imprimée de Eliezer Ben Yehuda
Dénomination contrôlée : Affiche
Désignation de l'objet : Reproduction photographique imprimée de Eliezer Ben Yehuda par Y. Boydev, 1988.
Techniques : impression
Dimensions : 34,5 cm x 40 cm
Mode d'acquisition : découverte
Source de l'acquisition :
Personnes/Organisations liées :
Datation (période) : XXe siècle
Date de production :
Provenance géographique : Jérusalem, Israël
Provenance géographique : Jérusalem
Informations historiques : Eliezer Ben-Yéhouda (1858 - 1922)
Et l’hébreu devint la langue d’Israël
L’hébreu fut très longtemps cantonné aux cérémonies religieuses. Lors de ses études en France, Eliezer Ben-Yéhouda constate à quel point langue et sentiment national se soutiennent l’un l’autre. Il décide alors de consacrer sa vie à faire de l’hébreu la langue quotidienne des juifs installés sur les terres sous domination ottomane puis anglaise qui verront naître l’État d’Israël. Un combat long et difficile, qui lui a valu bien des inimités, mais sa vision est aujourd’hui une réalité.
Né dans une famille très traditionnelle de hassidim en Lituanie, Eliezer Perlman devient à 5 ans, orphelin de père. Bien que sa mère soit illettrée, elle se rend compte des dons de son fils, lui fait donner une instruction de base, puis l’envoie étudier en Yeshiva, une maison d’étude talmudique.
Le rabbin de la Yeshiva, Josef Belviker, bien que traditionnel, soutient en cachette la Haskala, le mouvement des Lumières adapté aux besoins d’un Judaïsme moderne, et le jeune Eliezer se sent très proche de Belviker. C’est chez lui qu’il découvre la grammaire juive et s’attache à la langue hébraïque classique. Il découvre également la littérature générale, notamment grâce aux traductions que faisaient les hébraïsants modernistes qui avaient renouvelé un intérêt pour l’hébreu écrit parmi le public juif du XIXe siècle.
Eliezer se lie d’amitié avec un juif riche et ouvert Shlomo Younès, dont la fille lui fait découvrir la littérature russe. C’est à elle qu’il proposera de devenir son épouse, lorsqu’il décidera de « monter » en terre d’Israël. En attendant, il part en Lettonie étudier au « Gymnasia », un lycée juif maskil, où en un an il réussit à étudier le programme de 3 années, et peux ainsi entrer dans la quatrième à 16 ans, ce qui lui permet d’avoir son bac en 1878. Mais les lois antisémites russes lui interdisent d’entrer à l’université. Il part donc à Paris dans l’intention d’étudier la médecine, et passe sa première année à apprendre la langue française.
En 1879 il entame ses études mais dès avril de la même année, il publie son premier article dans un périodique en hébreu, affirmant que le nationalisme juif ne pourra renaître qu’en terre d’Israël et à travers la langue hébraïque. C’est dans cet article qu’il signe pour la première fois de son nom de plume « Ben Yéhouda », le fils de la Judée.
Cette découverte du nationalisme semble avoir été inspirée par le patriotisme français de l’époque, dont il constate qu’il associe amour de la terre de France et amour de la langue française. C’est d’ailleurs dans un café des grands boulevards, « Le Brébant », qu’il tient pour la première fois une conversation en hébreu avec deux amis. Car l’apport essentiel de Ben Yéhouda n’est pas dans l’idée de se servir à nouveau de la langue hébraïque comme langue littéraire.
Son influence essentielle se fait sentir dans le passage à l’utilisation orale de l’hébreu. Le but de sa vie entière apparaît dans cette première discussion à Paris : faire de l’hébreu une langue quotidienne, une langue d’échange entre les adeptes d’un renouveau du nationalisme juif.
Le premier foyer « Hébreu »
Il abandonne ses études de médecine pour entrer à l’ENIO, l’école de formation d’instituteurs de l’Alliance Israélite Universelle, dans l’intention de devenir enseignant à l’école d’agriculture de Mikwé Israël, créée par l’Alliance dès 1869 près de Jaffa. Mais il est atteint de tuberculose, et les médecins l’envoient en Algérie passer l’hiver 1880-1881 pour que la chaleur du climat le guérisse. C’est là qu’il découvre la prononciation séfarade de l’hébreu, qui lui parait plus claire et mieux adapté à une langue moderne. C’est pourquoi, alors que l’État d’Israël a été créé essentiellement par des ashkénazes, c’est la prononciation séfarade qu’on utilise en hébreu moderne.